« Die Holbein code » : le tableau des ambassadeurs comme clef de décryptage de la demande d’euthanasie en France - 06/11/14
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Résumé |
Comment analyser cette situation paradoxale qui propose de nos jours la mort comme élément essentiel de la qualité de vie ? L’étude de l’anamorphose et des éléments symboliques inclus dans le tableau des ambassadeurs d’Holbein sert de toile de fond à cette réflexion. L’impression générale de compétence, d’assurance, de puissance et autorité politique du tableau dépeint bien le cadre du « bio-pouvoir » où se situent les enjeux de l’euthanasie quand, au-delà de l’acte même, le pouvoir médical devient enjeu sociétal. L’anamorphose du crâne semble une masse indistincte, obéit à une autre perspective, et ne se dévoile que sous un certain angle. Elle renvoie à la revendication sociétale d’un droit à mourir et d’une mort réclamée comme un passage sans épaisseur et sans destination, un changement d’état ponctuel. Les autres symboles sont nombreux. Le polyèdre aux cadrans illustre les trois grandes demandes d’euthanasies : le suicide assisté dans le droit fil d’Épicure et des stoïciens, la réponse à des souffrances insoutenables et enfin la demande par les tiers. La tête de mort sur le béret renvoie à la responsabilité d’une médecine qui profite au patient mais dans laquelle il ne se reconnaît plus, à la mort niée. Les deux globes évoquent l’« homme, milieu entre rien et tout », suspendu entre acharnement thérapeutique et abandon. Le luth à la corde brisée et son double relégué dans l’ombre peuvent être vus comme autant d’allusions au handicap, à l’eugénisme et au rejet. Enfin, l’opposition entre les deux livres soulève les questions de l’objection de conscience, des directives anticipées et de la prise en charge simultanée, euthanasique ou palliative, dans les mêmes lieux de soins.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
How to analyze this paradox actually proposing that death is an essential component of quality of life? The study of the skull anamorphosis and symbols disseminated in Holbein's The Ambassadors painting serves as the backdrop for this reflection. The general impression of competence, confidence, political power and authority emerging from the painting The Ambassadors accurately describes the “biopower” and the issues of euthanasia when, beyond the act itself the medical power becomes a societal issue. The large distorted mass in the centre foreground is the skull anamorphosis and only reveals itself when looking from a certain angle. It refers to the social claim of a right to die and a death expected as a gap without thickness or depth, a translation stage. The other symbols are numerous. The polyhedron dials illustrate the three major demands of euthanasia: assisted suicide in accordance with the doctrines of the stoics, an answer to unbearable suffering and a request by proxy. The skull on the beret refers to the responsibility of a medical practice beneficial to the patient but in which they cannot see themselves, to the denied death. Both globes evoke “man, in the middle of nothing and everything”, hanged between aggressive treatment and abandonment. The lute with a broken string and its empty case or dark double can be seen as so many allusions to disability, eugenics and rejection. Finally, both books and the crucifix hidden by the curtain refer to spirituality, different religions and their relationship to death. Other combinations are possible to suit other beliefs and opinions.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Euthanasie, Mort, Anamorphose, Symboles
Keywords : Euthanasia, Death, Anamorphosis, Symbols
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Vol 13 - N° 5
P. 249-259 - novembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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